L’enseignement supérieur est en pleine évolution depuis le début du 21ème siècle. Que ce soit structurellement avec la loi « Orientation et réussite des étudiants » de 2018 qui a mis en place Parcoursup, une plateforme digitale qui coordonne les choix post-bac. Ou quantitativement avec une augmentation importante du nombre d’inscrits en France que ce soit dans des universités ou des écoles privées. Et bien évidemment qualitativement avec un nombre croissant de spécialités d’avenir comme dans la science avec la micro-biologie ou encore l’intelligence artificielle.
Cette dernière est d’ailleurs plébiscitée pour ses débouchés, mais également pour l’influence qu’elle exerce sur tout l’enseignement supérieur. L’IA et ses applications envahissent pour le meilleur, mais aussi parfois pour le pire un domaine longtemps réfractaire à tout changement.
L’intelligence artificielle, qu’est ce que c’est ?
Avant de faire un petit rappel historique, il convient de définir ce qu’est l’intelligence artificielle. Selon le parlement européen, il s’agit de toute application permettant de « reproduire des comportements liés aux humains, tels que le raisonnement, la planification et la créativité ». Évidemment, il ne s’agit pas de se cantonner aux limites du cerveau humain, mais bien de le dépasser que ce soit en termes de vitesse, d’apprentissage ou même de profondeur de raisonnement.
Quand on s’intéresse à l’histoire des sciences, il apparaît rapidement que l’intelligence artificielle est un domaine assez récent. Ses pères fondateurs Alan Turing et John Von Neumann vont commencer à la conceptualiser et à créer les premières applications pratiques dès les années 1950.
Puis ce fut au tour d’autres chercheurs d’universités américaines qui allaient mettre en place les premiers programmes intelligents autour d’un loisir célèbre pour faire progresser le secteur. Le rapport entre IA et jeu allait perdurer avec une utilisation accrue notamment dans le domaine des échecs ou encore du poker. En effet, la variante baptisée Texas Holdem est particulièrement intéressante pour les chercheurs du fait d’un nombre important de paramètres stratégiques couplés au besoin d’un calcul mathématique pour estimer la valeur des mains tout au long du tirage d’une partie.
Comment l’intelligence artificielle bouleverse positivement l’enseignement supérieur
L’arrivée de l’IA sur de nombreux campus universitaires ou dans certaines écoles de commerce a mis en avant ses bienfaits auprès des étudiants. Citons par exemple la possibilité d’utiliser des applications utilisant cette nouvelle technologie pour accomplir des tâches plus rapidement, d’automatiser certaines missions rébarbatives ou encore d’avoir accès au savoir plus facilement.
L’un des outils les plus connus qui permettent tout cela n’est autre que ChatGPT. Développé par l’entreprise OpenAI, pourtant en pleine crise interne, il s’agit d’un chatbot permettant de répondre à vos questions qu’elles soient d’ordre historique, culturel, philosophique ou même technique.
ChatGPT, qui est utilisé par près de 100 millions de personnes dans le monde, permet ainsi à des développeurs de corriger leur code, de traduire des textes entiers dans d’autres langues, ou encore de citer la généalogie complète d’un roi capétien. Le tout en quelques secondes. Une prouesse qui paraît sans défaut sur le papier, mais la vérité est toute autre…
Des problèmes qui surgissent sans crier gare
ChatGPT ou les autres outils comme l’agent conversationnel de Google (Bard) possèdent également leurs contreparties négatives. Dans le monde de l’enseignement supérieur, il s’agit bien évidemment de la possibilité de faire tous ses devoirs par l’IA.
Prenons l’exemple d’un étudiant en philosophie qui devra écrire sur le point de vue d’un auteur au sujet d’un concept clé. Après quelques lignes d’explication auprès du chatbot, il aura un essai long, détaillé et d’une extrême qualité sans avoir finalement écrit la moindre ligne. Même chose pour un étudiant en mathématiques qui pourra résoudre des problèmes compliqués et fournir l’explication à son professeur des calculs qu’il n’a même pas effectués. Un véritable problème d’éthique, mais également d’acquisition de compétences pour bon nombre d’étudiants.
L’arrivée de l’IA bouscule donc bien le monde de l’enseignement supérieur et il faudra donc de profonds changements pour que les étudiants puissent prendre en main intelligemment ces nouveaux outils et que les universités et les écoles puissent s’adapter de façon pérenne.
