De 2003 à 2023, le prix du paquet de cigarettes a plus que doublé, en passant de 4,10 à 10,65 euros en moyenne. Certaines marques affichent même 11 euros depuis mai 2023. Dans ce contexte, les pouvoirs publics s’attendent à une réduction notable du nombre de fumeurs chez les étudiants. Cet optimisme laisse toutefois perplexe, au regard des derniers chiffres sur le tabagisme publiés par Santé publique France.
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ToggleLes étudiants sont-ils plus sujets au tabagisme ?
Le tabagisme chez les étudiants a toujours été un phénomène préoccupant dans l’Hexagone. Cela dit, il est souvent masqué par un problème de santé publique plus vaste, à savoir le tabagisme. Le ciblage est donc insuffisant pour aider efficacement cette population à arrêter de fumer. Ainsi, les étudiants misent seuls sur diverses solutions comme les e-cigarettes de Voopoo, les substituts nicotiniques, les patchs…
Avec cette approche, les résultats dépendent surtout du profil et de la motivation de chacun. Les analystes déplorent cependant un nombre négligeable d’intentionnistes (fumeurs ayant l’intention d’arrêter) chez les 18 à 25 ans. Pourtant, 48% des 20 à 25 ans fument, selon l’étude sur le tabagisme de Santé publique France pour l’année 2022. Publié fin 2022, le rapport a été mis à jour à l’occasion de la Journée mondiale sans tabac (31 mai).
Selon cette étude, la France recense 15 millions de fumeurs, dont 12 millions fument chaque jour. Une légère baisse peut donc être constatée par rapport aux 13,5 millions de Français fumant régulièrement en 2013. De même, le taux de fumeurs a baissé de 26 % à 19,1 % chez les étudiants entre 2017 et 2022. La prévalence de la consommation quotidienne reste toutefois élevée par rapport aux 5% observés chez les 76 à 85 ans ou aux 16,8 % des actifs diplômés.
Pourquoi ont-ils tendance à fumer ?
La lutte contre le tabagisme chez les étudiants est particulièrement problématique en raison des nombreux facteurs à considérer. D’une part, ces profils subissent une pression considérable, venant des proches, d’eux-mêmes et des milieux compétitifs. Et l’anxiété associée tend à s’aggraver en période d’examen. D’autre part, ils sont réputés pour leur fragilité sur le plan financier. Or, le manque de moyen est reconnu comme un facteur aggravant du tabagisme.
En outre, le fait de fumer est communément admis comme un signe d’appartenance. Ce rituel permet en effet de faire partie d’un groupe spécifique au sein de la population des étudiants. Il peut aussi être utilisé comme une forme de distinction sur le plan social. Dans les deux cas, la cigarette remplit une fonction non négligeable dans la vie sociale de l’étudiant. Il devient alors compliqué d’arrêter.
Enfin, certains étudiants vivent seuls pour la première fois en rejoignant l’université. Ils cherchent donc à profiter au maximum de la situation. D’ailleurs, les fumeurs curieux ou occasionnels deviennent vite dépendants dans cet environnement sans colocs, sans parents et sans contraintes. Ils augmentent ensuite leur consommation quotidienne en raison du côté stressant et parfois déprimant de la vie estudiantine.
La cigarette électronique : une alternative pour arrêter de fumer ?
La cigarette électronique fait actuellement partie des différentes pistes envisagées pour lutter contre le tabagisme chez les étudiants. De nombreux jeunes utilisent même cette solution pour arrêter de fumer. Cependant, les résultats varient selon les profils, les motivations et le niveau de dépendance. Le vapotage permet néanmoins de réduire le nombre de vraies cigarettes consommées par jour.
Concrètement, la cigarette électronique permet de reproduire le geste du fumeur au quotidien. Il s’agit ainsi d’une alternative intéressante pour faciliter le sevrage. L’efficacité de la technique dépend toutefois des produits utilisés dans le vapoteur. L’e-cigarette ne servira à rien avec des recharges à fort teneur en nicotine. Le fumeur changera seulement sa manière de consommer cette substance.
Autrement dit, le vapotage en lui-même n’est pas une solution pour arrêter de fumer. Il permet juste d’aider les fumeurs souhaitant réellement effectuer un sevrage. Dans ce cas, il faudra diminuer progressivement la teneur en nicotine des recharges du vapoteur. L’intentionniste doit également surveiller la durée et la fréquence des séances de vapotage. Enfin, il convient de rester à l’affût des substituts nicotiniques mis sur le marché. La transition pourra alors se faire sans nicotine et sans accroc.